Habeebee, la savonnerie artisanale bruxelloise amie des abeilles installera 130 ruches et 6 millions d’abeilles dans les jardins des lodges et fermes de Tero, dans les cinq prochaines années – les 50 premières viennent d’être livrées. Tero récoltera le miel pour ses restaurants et Habeebee la cire et la propolis pour ses savons, produits de soin et bougies. Les deux partenaires lancent également ensemble, ce 18 avril, « Bee Your Team», un nouveau concept de team building sur le thème de l’apiculture.
Habeebee ambitionne d’être autonome dans sa filière d’apiculture naturelle. Aujourd’hui, l’entreprise récupère déjà 30% de ses matières premières issues de la ruche auprès de particuliers qu’elle accompagne dans l’apiculture. Pour le reste, elle est contrainte de s’approvisionner en partie dans les pays voisins pour fabriquer ses produits de soin : des savons (contenant 8% de cire d’abeille), des huiles, des baumes, des bougies à base de propolis et de cire d’abeille.
« La demande de nos produits augmentant, nous avons décidés de créer notre propre filière d’apiculture naturelle en Belgique. Nous sentons notamment que le secteur de l’hôtellerie commence à anticiper l’interdiction, en 2030, des produits cosmétiques et hygiéniques miniatures emballés dans du plastique à usage unique », déclare Alexia van Innis, fondatrice et CEO d’Habeebee. « Grâce à notre nouveau partenariat avec Tero, qui nous soutient et qui nous pousse à développer une gamme de produits de soins liquides et en vrac, nous allons installer 130 ruches en cinq ans dans les fermes et les lodges du groupe, et passer ainsi à 50% de circularité ».
De la ruche au savon
Pour atteindre son objectif de circularité, Habeebee forme des apiculteurs en herbe,
les HabeebeeCulteurs, à qui elle propose un accompagnement complet pour devenir autonome avec sa ruche, allant jusqu’à placer chez les particuliers (ou les HabeebeeCulteurs) des abeilles élevées en Belgique. Pour les particuliers intéressés, un cycle de formation sur l’apiculture naturelle commence le 27 avril.
Les HabeebeeCulteurs, soit déjà près de 150 familles actuellement, s’engagent à donner à la savonnerie la cire (résidu naturel des abeilles) et la propolis (matière résineuse que les abeilles récoltent sur les bourgeons de certains arbres) que l’on peut récolter sans déranger le cycle de la colonie, en contrepartie de réductions sur les produits de l’entreprise.
Habeebee leur enseigne sa méthode d’apiculture naturelle, une méthode peu interventionniste, notamment grâce aux ruches utilisées : la ruche horizontale (ou Kenyane), qui a le double avantage de respecter le cycle de vie de la colonie et d’être facile à utiliser par les apiculteurs amateurs. Elle laisse les abeilles bâtir librement leurs cires dans des conditions de vie proches de l’habitat des abeilles sauvages. L’apiculture naturelle pratiquée par Habeebee laisse aussi les abeilles se nourrir de leur miel (contrairement à la production classique qui remplace le miel récolté par du sucre, au détriment de la santé des abeilles). Les abeilles surstockent heureusement du miel que l’on pourra récolter sans les priver de nourriture. Dans l’apiculture naturelle, le rendement moyen annuel passe de 40 kg à 15 kg de miel par ruche, ce qui laisse tout de même largement de quoi se régaler.
Promouvoir la pollinisation
Les 6 millions d’abeilles qui habiteront dans les 130 ruches de Tero s’ajouteront aux 6 millions d’abeilles déjà au travail dans les 150 ruches horizontales installées chez les familles du réseau Habeebee.
L’installation de ces ruches s’inscrit dans un projet plus large au sein de Tero, celui de développer une filière de productions alimentaires durables qui se renforcent mutuellement, nommé Teroir. Aujourd’hui, le projet Teroir compte déjà plusieurs fermes où l’on retrouve du maraîchage bio, de l’élevage bovin et porcin, un poulailler mobile avec des poules pondeuses, et une boucherie artisanale. Le développement de ruchers en apiculture naturelle, avec un projet circulaire tel que celui d’Habeebee, s’imbrique donc parfaitement dans cet écosystème vertueux.
« Nous avons à cœur de proposer à nos clients des produits sains et locaux, que ce soit dans nos restaurants, nos hôtels, lodges ou nos lieux événementiels. Accueillir des abeilles sur nos terres est important pour favoriser la pollinisation et contribuer, à notre échelle, à préserver la biodiversité. Nous aurons de plus le plaisir de récolter notre miel ‘maison’ sans nuire aux abeilles puisque nous prélèverons seulement le surplus de leur production », déclare Arthur Lhoist, Chief Impact Officer de Tero.
Le miel de Tero sera pressé à froid pour conserver toute sa saveur.
La cire et la propolis seront valorisées à la savonnerie et transformées en produits de soin pour les hôtes de hébergements de Tero.